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Condition de la femme dans la Tora

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BestWill
Messages: 74
Bonjour,

À la source, la femme a été créée à partir de la côte de l'homme.
=> Cela laisserait penser que, sans l'existence de l'homme, la femme n'aurait pas de place. Son rôle ne serait défini que par rapport à celui de l'homme.

Cependant, dans le Sefer Chemot, après l'annonce par Par'o du décret de mort des garçons, Myriam est venu chez son père et lui a reproché de faire pire que Par'o : en condamnant même les filles, par son divorce de Yohéved. Suite à cela, Amram s'est remarié avec Yohéved.
=> Cela signife donc que même si, has vechalom, le décret avait été appliqué, la fille avait lieu d'être et d'exister. Elle a donc un rôle à jouer en tant que telle.

Quel est ce rôle particulier de la femme, en tant que femme et non pas par la suite, en tant que femme mariée dans un couple ?

Ma question n'a pas du tout vocation féministe, loin de là, au contraire, c'est pour bien situer les limites et le domaine de définition de chacun.

Merci d'avance.
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Selon Rambam (Guide des Egarés 2, 30), l'idée générale contenue dans le verset de Berèchith 2, 21 selon lequel la femme a été créée à partir de l'homme, est que l'être humain est composé de deux facteurs, la matière et la forme, qui apparaissent sur terre sous un aspect dualiste (facteur masculin et facteur féminin), mais qui ne constituent en réalité qu'une seule et même création. Cette unité fondamentale est attestée par le fait que l'homme et la femme portent le même nom, icha étant dérivée de ich.
Le rôle de la femme dans le judaïsme est défini par le verset :
« Toute resplendissante est la fille du roi, dans son intérieur » (Psaumes 45, 14).
C'est cette intériorité de la femme, même si elle est mise à mal par les conditions d'existence que connaît notre siècle, qui constitue l'idéal de la condition féminine, dans le mariage comme hors du mariage.
BestWill
Messages: 74
Bonsoir,

J'ai entendu récemment lors d'un cours que dans la Guemara BabaBatra (16, 2 - j'ai noté les références à tel point cela m'a intrigué), il existe une discussion entre ReshLakish et Rabbi Yohanan: est-ce que la femme représente : -"Riva - fécondité"
- ou "Mériva - dispute".

A la suite de quoi il est dit "Béni soit celui qui a des garçons, malheur à celui qui a des filles !"
Cela m'a rappellé ce que m'avait dit avec un rire amer une amie de mère tunisienne : après qu'elle eut accouchée d'une fille par césarienne, elle lui a dit "Ce n'est pas grave" :-) ou :-(

Mais Rabbi Méir poursuit dans la Guemara et explique le passouk de Béréchit (24,1) : "וַה' בֵּרַךְ אֶת-אַבְרָהָם, בַּכֹּל - Hachem Bénit Avraham dans tout ". Cela signifierait qu'Avraham a été béni en tout, pour n'avoir pas eu de filles. et effectivement, la Tora va dans ce sens dans le perek 25 de Béréchit : on ne trouve que des noms de garçons.

Comment comprendre ce passage ? Cette dernière opinion de Rabbi Méir renforcerait alors la version de "Meriva-Dispute" et en ceci ne pas avoir de filles est une braha ?

Merci d'avance.
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Votre citation de Baba Bathra 16b est exacte.

A noter cependant que :
– L’idée défavorable qu’a Rèch Laqich des femmes ne fait pas l’unanimité parmi les maîtres du Talmud.
– On pourrait citer, dans le Tanakh comme dans la Guemara, de multiples éloges de la condition féminine. Par exemple le dernier chapitre des Proverbes, qui fait l’éloge de la « femme vertueuse » (écheth ‘hayil), ou la Guemara Berakhoth 57b, qui rend hommage à la beauté des femmes.

Quant au verset Berèchith 24, 1, s’il est vrai que rabbi Méir l’interprète en défaveur de la femme, rabbi Yehouda le fait en sens inverse : « le mot bakol signifie qu’Abraham a eu une fille ».

Disons, d’une manière générale, qu’il ne faut jamais prendre au pied de la lettre les affirmations du genre de celle que la Guemara porte ici sur la femme, et surtout pas lorsqu’elles sont controversées dans son texte lui-même.
BestWill
Messages: 74
Merci pour vos précisions. L'interlocuteur ayant uniquement cité ces passages, sans en donner plus de précisions, je ne connaissais pas tout le contexte et suis restée perplexe.
Il faut être effectivement très précautionneux à l'égard des éléments sortis de leur contexte, comme vous le précisez.

A y bien réflechir, ne peut-on pas justifier les 2 opinions :
1) D'une part, la femme est bien source de vie : "Riva-Fécondité"
2) D'autre part, la femme, malgré cela, peut aussi être source de danger, voire de conflit (cf le sujet de discussion sur la femme de Rabbi Méir, Brouria).

Elle peut être la "Echet Hayil" dont on fait l'éloge et met en avant son intériorité, mais peut inverser les pôles et provoquer des conflits si son extériorité est mis en exerbe.

Euripide disait : "Il n'y a pire mal qu'une mauvaise femme, mais rien n'est comparable à une femme bonne."

Il ne reste donc plus qu'à tenter d'être une Echet Hayil.
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Vos remarques s'inscrivent opportunément dans l'esprit de ce qu'écrit Rachi à propos du verset :
« Hachem-Eloqim dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je lui ferai une aide qui soit face à lui ('èzèr kenegdo) » (Berèchith 2, 18) : « Si l'homme a du mérite, elle lui sera une aide. S'il n'en a pas, elle sera contre lui et le combattra. » 'Beréchith raba 17, 3. Voir aussi Yevamoth 63a).
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