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Différence entre bita'hone et émouna

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Menashédf
Messages: 134
Chers Khakhamim,

Je lisais un message posté le 14 Avril 2005, la personne s'interrogeait sur la différence entre ces 2 notions de base, ce à quoi le Rav Wolff répondait, se basant sur le 'Hazon Ich que "le Bitahone c'est la Emouna en pratique". Bita'hone signifie sécurité , confiance du verbe "livtoa'h" (avoir confiance, mettre sa confiance), tandis que peut-être "émouna" un mot qui est lié au verbe "lehitamen" (pratiquer) se baserait plus sur l'action, la mise en pratique et la fidélité aux mitsvoth. Le fameux verset de 'Habakouk 2:4 pourrait faire allusion à cela: "Vé tsadiq be-émounato yi'hiyeh/ et le juste par sa foi, fidélité vivira". Qu'en pensez-vous? La confiance serait je reçois ou je m'en remets a quelqu'un et l'émouna serait plus basée sur l'action personnelle?
Merci de répondre à mes question. Chalom Ou-béra'hoth.

Marcel Léger, Mexico.
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
La définition du bita‘hone comme étant la émouna mise en pratique est sans doute exacte mais doit être explicitée pour être rendue intelligible.

La émouna, que l’on traduit généralement par « la foi », désigne la consience que l’on a de l’existence de Hachem. Elle est indissociable de l’exécution des mitswoth, car sans elle celles-ci ne constitueraient que des gestes vides de tout contenu et de toute finalité.

Le bita‘hone, en revanche, est certes précieux à celui qui veut exécuter les mitswoth, car son observance de celles-ci, s’il en est dépourvu, les prive de tout enjeu. Il se distingue cependant de la « foi » (émouna) en ce que, contrairement à celle-ci, il est tourné vers l’avenir, il est conscience de ce que Hachem nous aime, se préoccupe des événements de notre vie et nous procure notre bien ultime.

Il va de soi que cette opinion, toute personnelle, est sujette à débat.
Rabbin Marc Meyer
Messages: 501
Nous avons l'habitude de réagir comme le 'Hazone Isch et considérons la Emounah comme la théorie et le Bita'hone comme l'application pratique de cette Emounah.

Il me semble que votre remarque qui inverse en somme l'idée du 'H. I. mérite aussi notre reflexion.

Je vous propose un commentaire du Beth Halévi sur la Sidrah de Mikets, qui définit le Bita'hone comme étant un état - un état de calme, de tranquillité et de sérénité.

Ceci ne contredit en aucun cas le sens du devoir de Bita'hone comme dans le verset : "Beta'h Baschem ....". Ordre nous y est donné d'avoir confiance en Haschem.

« Heureux l’homme qui met sa confiance en D-ieu » (Psaumes chap. 40, vers. 5). Cet homme dont parle ce psaume, n’est autre que Yossef affirme le Midrasch Rabba. « et qui ne se tourne pas vers les orgueilleux … » (2ème partie du verset 5). Le Midrasch continue : pour avoir rajouté ces mots adressés à l’échanson « Ki Im Zechartani Vehizkartani, » Yossef a mérité 2 ans de prison supplémentaires.
Beaucoup s’étonnent de cette contradiction : Yossef est considéré comme un homme qui met sa confiance en D-ieu et dans le même verset on le montre du doigt pour avoir failli dans sa confiance en D-ieu et s’être tourné vers un être humain - qui plus est – un orgueilleux !

En réalité, la Torah a permis à l’homme de se soucier de son bien-être physique. Et ce que demande la Torah, c’est d’être calme, serein et confiant en D-ieu. La Torah nous permet de faire les efforts indispensables pour atteindre cet état de sérénité. Ces efforts varient selon les individus, ils doivent l’aider à atteindre cet état de confiance en D-ieu. Pour l’un, 8 heures journalières suffisent à peine. Pour l’autre, une demi-journée fera l’affaire, alors que pour le troisième une heure par jour lui permettra d’être tranquille et sécurisé. Tout dépend du degré de confiance en D-ieu de chaque individu. La confiance en D-ieu n’est pas seulement un devoir, c’est aussi un état d’âme.

Et voila ce que le Midrasch a voulu nous faire comprendre. Pour un être qui possède un niveau exceptionnel de confiance en D-ieu comme Yossef, le moindre effort de trop – ne serait-ce que quelques mots de plus – démontre une chute dans le niveau de confiance attendu de lui : il s’est détourné de D-ieu et s’est tourné vers un homme ! (Beth Halévi Al Hatorah)


C'est aussi dans ce même ordre d'idée que Rav Dessler explique le péché des Meraglim qui a conduit les enfants d'Israel à rester 40 ans dans le désert, à y mourir sans pouvoir pénétrer en Erets Yisrael.
Vu le vécu des enfants d'Israel, avec les séries impressionnantes de miracles, en Egypte, à la sortie d'Egypte, au pied du mont Sinaï, dans le désert, etc.. la moindre diminution du niveau de Bita'hone est hautement blâmable.

Celui qui est Maamine, crois, celui qui est Botéa'h, a, est fait confiance.

Cela ne signifie en aucun cas qu'il a confiance en ce que D-ieu fera ce qu'il désire, mais que ce que D-ieu fera sera bien, sera bon, car de toute façon tout est entre Ses Mains.
Le Maamine sait qu'il en est ainsi, il l'exprime en répondant Amen (même racine que Emounah, et qui signifie : c'est vrai) aux bénédictions et au Kadisch. Il l'exprime en récitant avec ferveur le 1er verset du Schema.
Le Botéa'h va expérimenter son degré personnel de confiance en D-ieu en agissant peu ou prou, en mettant en pratique une "Hischtadlouth" un effort qui se doit d'être en parfaite harmonie avec son vrai degré de confiance.

En conclusion : Bita'hone est une Mitsvah, un degré et un état.
Emonah est une conviction, qui peut aussi varier de degrés.
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