Citation:
Dans votre Chiour sur le racisme vous insistez en ouverture sur le fait que la Torah ne peut aller l'encontre de NOTRE bon sens en vous appuyant sur Chlomo Hamelekh ainsi que sur des rishonim et aharonim.
Vous excluez également la possibilité de dire que ce que nous ressentons comme étant le bon sens ne correspond pas au bon sens divin.
Pourtant de nos jours il suffit de jeter un coup d'œil a l'actualité pour constater a quel point l'objectivité humaine sur ce qu'est le bon sens peux être biaisée.
On remarque de nombreuses causes défendues par des millions de personnes prétendant qu'il s'agit de bon sens alors que la Torah réprouve fortement le type de comportement encouragé.
Peut-on imaginer que le bon sens s'est perdu au fil des générations ??
Non, le bon sens est toujours en pleine forme, encore faut-il savoir l’identifier.
Je ne dis pas que le bon sens serait «
tout ce qui nous vient à l’esprit », ni non plus «
tout ce qui arrange notre Yetser Hara que nous n’avons pas le courage d’appeler par son vrai nom».
Je parle du BON sens, le vrai, le bon.
C’est pourquoi je répète toujours que si l’on constate que le bon sens s’oppose à une Mitsva de la Torah, il y a forcément un problème, soit le bon sens est un mauvais sens, soit on a mal compris la Torah.
Mais il faut exclure l’option qui consisterait à dire que la Torah et le bon sens seraient sur ce point contradictoires.
C’est ce que disent les Rishonim que j’ai cités dans le Shiour que vous mentionnez.
Lorsqu’il est clair que nous avons bien compris la Mitsva, il ne reste qu’une explication : le « bon » sens est mauvais.
Il y a des gens qui n’ont pas toujours de réseau pour capter le bon sens, en réalité ils en sont responsables dans 95% des cas, ils ont eux-mêmes abîmé leur réseau.
En se laissant gagner par le Yetser Hara et les Taavot, on brouille forcément sa réflexion, c’est le principe du Sho’had.
Pour avoir un accès illimité au bon sens, il faut savoir mettre ses Neguiot de côté et faire preuve d’honnêteté intellectuelle, rechercher le Emet, sincèrement, même si le résultat nous dérange.
Sans cela, on ne saurait parler de bon sens, seulement de « sens », ou de « pseudo-bon sens ».
En regardant un peu l’histoire du monde, on constate que le « pseudo-bon sens » est allé très loin, il y a eu des périodes où le « bon sens » indiquait de faire Avoda Zara, en tuant des gens, en volant, en se comportant comme des barbares, en sacrifiant des êtres humains ou autres abominations.
Le fait est que n’importe quel individu normal (ni trop bête, ni trop intelligent), pouvait -même à cette époque, se doter de courage et d’honnêteté pour interroger sa conscience à ce sujet et découvrir que le « vrai bon sens » réprouvait ces pratiques.
Ceux qui étaient les plus convaincus de la « Mitsva » de voler ou tuer les autres, étaient comme par hasard ceux à qui les crimes profitaient le plus.
Ceux à qui ils profitaient indirectement étaient déjà un peu moins zélés, en fonction de leur intérêt.
Quant à celui qui en était malencontreusement la victime, il était, de manière subite, étrangement envahi de doutes sur la sainteté de ces pratiques.
Avraham Avinou avait tout intérêt -comme les autres- à rester idolâtre, mais sa bonté l’a amené à pousser la réflexion jusqu’au bout et reconnaître que le polythéisme n’était qu’une manière de servir les passions humaines.
Devait-on dire que le bon sens n’existait pas à cette époque ? Non, il existait et existait bien, mais il faut savoir l’interroger avec honnêteté de cœur.
Si vous constatez que des millions de gens optent pour quelque chose qui offense le bon sens, soit vous n’avez pas bien compris le bon sens, soit c’est eux qui préfèrent se fourvoyer dans un « mauvais sens » afin de se sentir plus libérés des astreintes morales liées à la probité, comme les voisins d’Avraham et tant d’autres.
Après, il faut aussi noter que certaines choses réprouvées par la Torah n’offensent pas le bon sens ; il y a des Mitsvot qui dépassent le premier stade de bon sens accessible à tout humain.
Par exemple, la Torah réprouve le fait de se vêtir de Shaatnez, c’est un péché Min Hatorah, mais on ne peut pas dire que le bon sens nous l’interdise.
Idem pour consommer du ‘Hamets à Pessa’h, le bon sens n’y voit pas d’inconvénient.
Les Rishonim ne disent pas que les Mitsvot
se déduisent du bon sens, ils disent que les Mitsvot
ne s’opposent pas au bon sens, nuance.
[Même s’il est possible de parler de déduction des Mitsvot sur base de bon sens agrémenté d’informations, il s’agirait de « réflexion » et pas seulement de bon sens. On parlerait là d’un niveau supérieur, comparable à celui d’Avraham qui aurait accompli les Mitsvot avant même le don de la Torah, uniquement par sa propre réflexion.]
Bref, le bon sens n’est pas la pratique des 613 Mitsvot, je parle de bon sens DANS la pratique des 613 Mitsvot.
[Je ne me relis pas car le site étant un peu perturbé, chaque étape est compliquée. Sorry pour les fautes.]