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La réponse de qualité à vos questions

Spiritualité et matérialité

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OAPerez
Messages: 350
Chalom Rav Wattenberg.

Je voudrais revenir sur un sujet qui a déjà été traité sur Techouvot, par exemple ici :

- https://www.techouvot.com/comment_considerer_la_beaute-vt8028450.html

- https://www.techouvot.com/gagner_au_loto_ou_perdre_son_olam_aba-vt8026632.html

- https://www.techouvot.com/la_beaute_valeur_de_la_tora_jusquou_la_rechercher-vt8028751.html

- https://www.techouvot.com/ne_pas_profiter_de_ce_monde_idee_chretienne-vp51161.html


Avec votre permission, je voudrais également citer d’autres fils de discussions, en ne citant que les éléments qui correspondent au sujet :

- Ici : https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=42685#42685

… où vous disiez :

Rav Binyamin Wattenberg a écrit:
(…) je souligne une idée qui semble méconnue (ou méprisée) dans le monde ultra-orthodoxe israélien:

Contrairement à ce qu'ils pensent, la beauté a son importance!
Il faut savoir être sensible et apprécier la beauté.
Il ne faut pas malmener de beaux objets en pensant ainsi matérialiser notre indifférence pour le monde matériel.

Cela ne veut pas dire qu'il faille accorder au matériel l'importance du spirituel, bien sûr, mais il faut tout de même savoir en prendre soin.

Je sais que je serai condamné comme matérialiste et Kofer pour professer une telle ashkafa, mais c'est pourtant la ashkafa des 'Hazal telle qu'ils l'expriment plus ou moins explicitement en de maints endroits!

Voyez par exemple Rashi Dvarim (XIV, 1) sur lo titgodedou : car vous êtes les enfants de D. et il vous sied d'être beaux...

Rashi Shemot (XXVI, 13) la thora nous enseigne qu'il faut savoir être sensible au beau ('has al ayafé)
La source de ce Rashi se trouve dans la braïta des mem tet midot (otsar amidrashim p.295) et le Yalkout Shimoni shemot (§442).

Voir encore Rabeinou Be'hayei (Ba'hya) sur Shemot (XXVI, 7).

Voir aussi la gmara Psa'him (64b) où l'on se soucie d'esthétique (éla dea'hi shapir tfei)

Et il y a encore beaucoup de textes soulignant la beauté physique de certains personnages bibliques et talmudiques.

Je sais que le phénoménal génie de monsieur Chouchani s'opposait lui aussi à conférer une quelconque importance à la beauté (cf. sa "biographie" par Salomon Malka page 42 et une autre, je ne me souviens plus laquelle), mais je doute que ce mouvement parmi les religieux trouve son origine chez ce personnage extraordinairement farfelu.


- Et ici : https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=30064#30064

… où vous avez dit, je cite :

Rav Binyamin Wattenberg a écrit:
Il y a aussi –chez certains- une sorte de réticence incontrôlée concernant tout nouveau din, tout ‘hidoush ala’hique.

Bizarrement cette réticence ne se vérifie que concernant les ‘hidoushim qui tendent à la koula… S’il s’agît d’inventer une nouvelle ‘houmra, ça passe souvent mieux.

Je crains déceler dans cette attitude des traces de certaines doctrines dignes du christianisme.
Je ne pense pas qu’un rabbin se doive de réagir comme un profès, le judaïsme n’interdit pas de profiter de la vie, il interdit d’en profiter de manière "animale".
Savoir prendre du « plaisir de kdousha » n’est pas incompatible avec la Thora.

Mais certains rabbins pens[ai]ent qu’il est interdit –par exemple- de tirer profit d’une étude de Thora, d’être joyeux du plaisir intellectuel que l’on tire d’une étude de Thora (même sans porter atteinte à l’intention première de notre étude, nous parlons de quelqu’un qui étudie dans le but d’accomplir, et au travers de son étude ressent un plaisir intellectuel, selon certains c’est –ou c’était ?- une tare dans le caractère du lishma de son étude).

Je trouve cette vision très étouffante, et en contradiction avec l’esprit de gaité de la vie de nos maîtres tel qu’il ressort du Talmud –il me semble.

Cet extrême m’apparait parfois plus dangereux encore que la franchise poussée d’un Rav Abadi.

A force de cacher des choses, on changerait la face de la Thora, ce qui –au mieux – éloignerait les juifs sensés et intelligents de D…, mais pourrait aussi créer un nouveau judaïsme, ce qui serait bien pire, car là, même des juifs intelligents pourraient penser être les dignes représentants du judaïsme en pratiquant une nouvelle religion et en adhérant à de nouvelles croyances.

Taire la vérité est dangereux, tout dévoiler sans distinction peut l’être aussi, arriver à trouver le juste milieu est tout un art, et chaque rabbin a sa manière de le faire.


Personnellement, j’ai appris d’un Rav que l’Homme est créé avec un côté spirituel, mais aussi matériel, et que ce côté matériel a une présence qui est forte, et que c’est quelque chose de totalement sain et légitime - si c’est sans excès bien sûr, et cela concerne tous les domaines matériels de l’Homme (et chez les animaux aussi, d’ailleurs), bien qu’il faille maîtriser ce côté matériel (pour ne pas venir à faire des fautes).


D’un autre côté, j’ai appris, concernant ce que nous enseigne le Talmud (Brakhot 57b) qui dit :

« שלשה מרחיבין דעתו של אדם אלו הן דירה נאה ואשה נאה וכלים נאים »

… que le Maharcha commente que justement, et contrairement à ce que l’on croit (ou peut croire), si un homme possède ces trois choses-là (ou l’une des trois), alors ça peut lui amener d’avoir plus d’envie et plus de goût à la matérialité. Et donc il faut s’éloigner de tout cela.


Aussi, dans la Paracha de Ki Tavo (chap. 28), Hachem promet au Bnei Israël un ensemble de bénédictions qui sont présentées comme étant des bénédictions pour le matériel (Gachmiout).
Sur cela, j’ai appris que le Da’at Zékénim (Ba’alei Tosfot sur le ‘Houmach) commente ces versets de bénédictions en disant qu’il s’agit de bénédictions pour faire les Mitsvot qui sont en rapport avec ces bénédiction. Et donc, ces bénédictions ne seraient pas des bénédictions pour la Gachmiout.
(Voici un lien pour voir les commentaires ; c’est sur les bénédictions « Baroukh Atta Ba'ir » etc. :
https://hebrewbooks.org/pdfpager.aspx?req=24029&st=&pgnum=206 ).

Sur cela, je voudrais poser mes questions :

Comment considérer la matérialité dans la vie d'une personne ?
N'y a-t-il que la spiritualité qui compte ou qui a de l'importance dans l'existence d'une personne ?
Est-ce que la matérialité est incompatible avec la spiritualité ?

Est-ce que Hachem attend de nous que nous nous concentrions au maximum sur la spiritualité, et en repoussant le plus possible tout ce qui est matériel en considérant que ce n’est que du Yétser Hara' ?

Comment comprendre les Méfarchim que j'ai cités plus haut ?
Et que faut-il penser de ce qu'a dit le Rav que j'ai cité en premier ?



Merci d'avance pour vos réponses.

Kol Touv.
OAPerez
Messages: 350
P.S. : J'ajoute ici un hyperlien ‎qui renvoie vers une vidéo qu'a adressé le Rav David Yossef (en anglais) aux Juifs de Miami en particulier, suite à la terrible tragédie qu'il y a eu là-bas cette année.

https://www.youtube.com/watch?v=Vg_AP73WboU

‎(C'est un message difficile que le Rav a transmit, mais sans vouloir 'Has Véchalom ignorer le reste du message, je voudrais me concentrer sur un point qui concerne notre sujet).

Il a bien dit (à partir de 05:28) qu'il est permis ‎de profiter de ce monde matériel si c'est fait dans des conditions Cachères, mais qu'il faut aussi se soucier de la spiritualité, c'est-à-dire de l'étude de la Torah et de l'accomplissement des Mitsvot.


Mais alors, comment faire la part des choses avec tout ce qui a été dit - surtout dans mon message précédent - à ce sujet‎ (avec les Méfarchim, l'enseignement du Rav que j'ai cité etc.) ?

‎Est-ce que tous ceci reviendrait à dire que « la spiritualité commence là où la matérialité s'arrête » ?




‎Pour être bref et en essayant d'être honnête, je vous avoue que j'ai le sentiment que la matérialité, tout ce qui n'est pas spirituel, n'a de sens si et seulement si on lui donne un but ou un objectif final qui soit spirituel, et que si je n'agis pas de cette manière même si ce n'est qu'occasionnellement, je suis digne de réprimandes, ou bien digne d'être considéré comme un Racha' qui s'en fiche de la spiritualité (autrement dit, de Torah et Mitsvot) et qui est capable de profiter de quelque chose de matériel pour le matériel lui-même sans lui donner un sens spirituel.
Et même si je‎ profite de quelque chose de spirituel sans que cela ne soit dédié entièrement à Torah et Mitsvot (par exemple, si je prie à Hachem pour aussi me sentir mieux ou plus élevé spirituellement, ou si je mets les Téfilines pour ressentir une proximité avec Hachem, ou encore si j'éprouve du plaisir lorsque j'étudie des sujets de la Torah qui m'intéressent, etc.), alors c'est comparable à une « spiritualité matérielle », et donc je suis un Racha', ou au mieux un demi-Racha', etc.

‎Ou alors, si ce n'est pas comme ça que je suis considéré, c'est comme si on me disait que si je profite de quelque chose de matériel dans ce monde-ci, c'est permis mais à posteriori (Bédi'avad), et qu'à priori, il ne faut pas profiter de ce monde-ci ('Olam Hazé) et se concentrer uniquement sur tout ce qui est spirituel, parce qu'en fin de compte, la matérialité est éphémère et passagère.
OAPerez
Messages: 350
P.S.2 : (Désolé si je mets plusieurs fois des post-scriptum et que ça fait un peu lourd).

Peut-être qu'il y a aussi un point majeur à souligner dans tout cela : c'est le fait que, quand on est jeune, le point de vue que l'on sur la matérialité face à la spiritualité n'est pas forcément la même quand on est vieux.
Autrement dit, quand on est jeune, l'importance que l'on ressent ou que l'on accorde à la matérialité n'est pas ressentie de la même manière quand on est plus âgé, puisque quand on est jeune, on est généralement plus matérialiste que quand on est vieux.

Et peut-être que cela aussi joue sur la vision générale que l'on a sur la matérialité par rapport à la spiritualité, et, si j'ose m'exprimer ainsi, la honte que l'on peut ressentir quand on est jeune et lorsque l'on souhaite parler de ce sujet à une personne plus âgée que soi (comme un Rav qui a 50 ans de plus de soi).
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
A OAPerez 1,2, et 3 :

Vos questions sont très précises et très explicites, mais aussi très longues...
Heureusement, à un moment vous précisez: "Sur cela, je voudrais poser mes questions", ce qui permet de se focaliser sur les lignes qui suivent pour tenter de vous donner une réponse.

En fait, la réponse à cette question varie d’un rabbin à l’autre, d’aucuns voient la matérialité comme un démon, d’autres comme une réalité incontournable et nécessaire pour donner une assise à sa spiritualité.

Les deux peuvent comporter du vrai et on ne peut pas vraiment donner la limite d’application de chaque côté pour indiquer avec précision comment ces deux idées cohabitent, car chacun placera le curseur ailleurs.

Ce qui va suivre ne peut donc que refléter un feeling personnel, car les avis divergent beaucoup sur les limitations de chacune de ces idées.

Le Maharsha que vous citez illustre bien la problématique ; le Talmud parle très clairement de l’aspect positif du matériel et le Maharsha arrive à inverser les vapeurs.
Bien entendu, ce texte du Maharsha est dit dans l’esprit du Droush et non du Pshat, mais le fait qu’il ait tenu à présenter un Droush à contre-courant n’est pas anodin.

Il y a une école qui tient l’aspect matériel comme un grand danger et un éloignement du Créateur. Il me semble qu’elle n’était quasiment pas représentée dans le monde sfarade qui l’ignorait totalement ; seuls des esprits ashkenazes avaient pu inventer ce dégoût du monde qui résonne parfois comme du masochisme.

Mais c’est aussi , je pense, une résultante d’une vie dénuée de tout confort, les innombrables pogroms vécus par les juifs en pays ashkenazes ont concouru à la formation de cette hashkafa qui ne semble pas se retrouver dans les ‘Hazal. Ça rejoint aussi l’idée que vous citiez en me citant concernant les rabbanim qui pensent qu’il ne faut surtout pas tirer du plaisir de son étude de Torah.

Il est vrai qu’en déclarant ainsi la guerre à l’aspect matériel de la vie on se met de facto un peu « à l’abri » de multiples tentations et Aveirot, la question est de savoir si la fin justifie les moyens et si ça ne serait pas un raccourci qui fausserait la qualité même de l’aspect spirituel en dépendant.

Voilà pourquoi je parlais de savoir utiliser les deux idées à bon escient. La vie n’est pas une suite de souffrances, ce n’est pas le plan divin. Si ça l’est pour quelques rares individus malgré eux, il ne faut pas y aspirer et ne pas souhaiter les souffrances, on le répète chaque matin dans la prière. Il ne faut pas souhaiter les souffrances, même si elles ont la vertu de nous rapprocher de D.ieu. Il faut se rapprocher de D.ieu par la voie la plus noble et non par ce « raccourci » qui va forcément créer des manques et abîmer la qualité du spirituel de l’homme.

En bref, il faut vivre « dans » le matériel (=ne pas se comporter comme un pseudo-Malakh), mais il ne faut pas être attaché au matériel. C-à-d que si l’on manque un jour de Gashmiout, cela ne doit pas nous perturber.
Pour ne pas être attaché au matériel, il faut nécessairement être attaché au spirituel, cela signifie fixer le but de sa vie dans le spirituel. On peut manger, dormir, travailler, etc. (et même partir en vacances !), mais le tout dans un but SPIRITUEL.
Dans cette optique, on ne dort que pour avoir la force de pouvoir faire ce qu’on a à faire (et non pour le plaisir, ni faire la grasse matinée, etc.), pareil, on ne mange que pour avoir la force de pouvoir faire ce qu’on a à faire (et non pour le plaisir, etc.).

Et il en va de même pour tout le reste, vacances incluses. Et ça s’étend aux détails, la voiture, le travail, les amis, les habits, tout.

Il faut que la direction suprême/générale/essentielle de la vie du juif soit spirituelle, encore une fois, cela n’empêche pas de travailler, il ne s’agit pas de devenir rabbin, il s’agit de devenir juif.

C’est ce que rapporte le Talmud (Ktouvot daf 104a) lorsque Rabbi a déclaré, à l’article de la mort, qu’il n’avait jamais « profité » de ce monde-ci.
Il était pourtant très riche, possédait des tas de choses et sa table était connue pour regorger de mets rares. Mais ce qui l’animait, son but, son objectif, c’était la Torah. Il ne prêtait pas attention au matériel, son esprit n’y était pas attaché.

(Là-bas aussi, on peut remarquer l’esprit ashkenaze du Tosfot qui rapporte un Midrash du Tana Debei Eliahou sous une forme légèrement différente de l’original que nous possédons, et cette différence indique une Hashkafa plus « féroce ».)

Il faut être conscient que, finalement, tout l’aspect Gashmi va rester ici-bas après 120 ans.

Ce n’est qu’un plaisir sur le moment et ça se dissipe très vite, un être humain normal et en bonne santé n’a pas de satisfaction de la Gashmiout, mêmes les riches qui sont malades (mentalement) et attachés à la gashmiout, même eux, n’arrivent pas à trouver un sentiment de satisfaction et d’accomplissement dans la Gashmiout, c’est pourquoi ils seront toujours à l’affût d’un NOUVEAU plaisir matériel, et dès qu’ils l’auront obtenu, ils n’en seront plus satisfaits, ils en chercheront un autre.

C’est une course sans fin et sans but qui fait penser à Sisyphe ou au moins à l’âne qui avance en suivant la carotte. Les moins idiots parmi eux comprennent vite qu’ils ont aussi besoin d’avoir une source de satisfaction d’une autre nature, moins physique.

Au plus bas de l’échelle, il y a le Kavod. Ils vont courir après les honneurs, c’est moins matériel que la nourriture et l’illusion de plaisir tient donc un peu plus longtemps, c’est moins éphémère.

D’autres vont investir dans la recherche médicale, envoyer des aides aux pays défavorisés, construire des hôpitaux, bref, faire de la Tsedaka.
Là au moins ils servent à quelque chose et ce sentiment de bien-être, d’avoir fait de bonnes choses dans sa vie, lui, dure toute la vie. Justement car il est plus spirituel.

D.ieu ne nous a pas mis sur terre pour que l’on souffre et que l’on puisse s’y infliger des contritions, il faut savoir profiter du Olam Hazé dans la Kdousha, c-à-d ne pas « négliger » la gashmiout, mais bien entendu, ne pas l’idolâtrer non plus. Il faut bien manger, etc., mais sans s’attacher à la nourriture, ni au matériel.

Donc si l’on voit qu’on commence à s’y attacher, il faudra savoir faire une petite marche arrière et éviter tel aliment ou tel « plaisir gashmi », jusqu’à rééducation.

Tout cela reste bien subtil et difficile à cerner de l’extérieur, il faut tenter de le faire de l’intérieur !

Mes rabbanim à la yeshiva résumaient ça simplement : « Nor Teyré ! », ce qui veut dire « uniquement Torah », il n’y a que le limoud qui importe et le reste est secondaire.

A l’époque de feu la yeshiva du Centre Alef, avec mes Ba’hourim, c’était notre cri de guerre pour combattre le Yetser Hara du Bitoul Torah et des autres préoccupations, Nor Teyré !

Quand on le vit réellement, on ne s’intéresse pas au reste pour ce qu’il est ; on mange parce qu’il faut manger mais on n’y cherche pas du plaisir.

Une personne qui a un but, une mission, qui est totalement investie dans cette mission, même si cette dernière dure plusieurs jours, et qu’elle doit donc s’interrompre pour manger et dormir, ça n’est que secondaire et elle n’y prête pas tellement attention.

En bref:
La Gashmiout n’est pas intrinsèquement négative/nocive, c’est l’attachement qu’on y porte qui l’est.
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