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Birkat Hagomel après avion de nos jours

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Haimkele
Messages: 12
Bonjour,

Quelles situations obligent la benediction Agomel ?
Est-ce le danger qui oblige a reciter cette benediction ?
D'apres le nosah de la benediction, il semble que ce soit seulement les "hayavim" qui ont pour obligation de la reciter. Qui est appelé "hayavim"?
Et si nous ne somme pas "hayavim", est-ce que dans une situation dangereuse (si le danger est la motivation de cette benediction) nous serions patour ?

De nos jours, où un vol en avion est loin d'etre dangereux, qu'en est-il ?

De nos jours, où un accouchement se passe bien, c'est-à-dire que rares sont les femmes qui meurent lors de l'accouchement, qu'en est-il ?

Merci pour tout ce que vous faites, et surtout pour le temps que vous nous accordez.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Citation:
Quelles situations obligent la benediction Agomel ?
Est-ce le danger qui oblige a reciter cette benediction ?
D'apres le nosah de la benediction, il semble que ce soit seulement les "hayavim" qui ont pour obligation de la reciter. Qui est appelé "hayavim"?
Et si nous ne somme pas "hayavim", est-ce que dans une situation dangereuse (si le danger est la motivation de cette benediction) nous serions patour ?
De nos jours, où un vol en avion est loin d'etre dangereux, qu'en est-il ?
De nos jours, où un accouchement se passe bien, c'est-à-dire que rares sont les femmes qui meurent lors de l'accouchement, qu'en est-il ?


Trop de questions tue la question, ou du moins la réponse.
Je serai donc bref par endroits.

‘Hayavim s’applique à tout le monde, dès qu’on a fait au moins une Aveira dans sa vie.
‘Hayav signifie « redevable », pas forcément « passible de mort ». Et qui n’a pas commis une Aveira dans sa vie ? cf. Baba Batra (17a) et Shabbat (55b).


Il y a 4 types de situations (חבוש יסורין ים מדבר) qui impliquent cette Brakha :
-passage par la mer
-par le désert
-par la prison
-par la maladie.
(Brakhot 54b)


Lors d’un grand danger qui ne s’apparente pas à l’une de ces 4 catégories, il y a discussion si on fera la Brakha avec ou sans Shem Oumalkhout. Cette dernière option est retenue dans la coutume Sfarade, alors que les Asheknazim feront parfois la Brakha avec Shem Oumalkhout dans d’autres situations dangereuses que les quatre indiquées par le Talmud.

Du coup, pour ce qui est du vol en avion, d’aucuns ne préconisent la Brakha qu’en cas de survol de la mer (ou d’un désert), alors que certains se suffisent du danger que représente le vol lui-même, tandis que d’autres estiment qu’il n’y a pas de danger (de nos jours) et que ça ne s’appelle pas un passage par la mer lorsqu’il s’agit de la survoler, on ne fera donc pas la Brakha.

On comprendra qu’il est plus aisé pour la coutume Ashkenaze de réciter cette Brakha, mais même parmi les Ashkenazim, certains diront que le danger étant très faible, on ne fera pas la Brakha.
Telle était la position de mon Rav, Rabbi Guedalia Nadel.
Il me semble néanmoins que la coutume plus largement répandue est de faire la Brakha, bien que le danger ne soit pas statistiquement avéré.

Il y a encore une divergence d’habitude entre Sfaradim et Ashkenazim ; ces derniers imposent une certaine probabilité/fréquence du danger, c-à-d qu’une lointaine inquiétude ne sera pas prise en compte, alors que pour les Sfaradim, même un danger très rare suffit pour la Brakha.
Mais il faut, comme dit, qu’il s’apparente à l’une des 4 catégories.

Donc si on considère l’avion comme très sûr, c-à-d que le danger y est rare, cela constitue une raison de ne PAS faire la Brakha pour les Ashkenazim, alors que les Sfaradim feraient la Brakha -s’il y a eu survol de la mer et qu’on considère que c’est comme « Yordei Hayam » (un passage en mer, en bateau).

Comme le Minhag est (il me semble) de faire la Brakha, alors que selon les sources et les Poskim il semble qu’il ne faille plus la faire de nos jours, je dirais pour expliquer un peu le minhag, qu’étant donné que cette Brakha est un Reshout et non une ‘Hova, on ne parle pas d’un ‘hiyouv extérieur à la personne, mais cela dépend de son estimation.

Par exemple dans la Brakha de Shehé’hiyanou sur un nouvel habit, ça dépendra de la joie du concerné ; celui pour qui un nouveau costume « ne fait ni chaud ni froid », ne devra pas faire la Brakha. Tandis que celui pour qui une nouvelle chemise est une grande réjouissance, pourra faire la Brakha pour sa nouvelle chemise.

Je dirais donc (pour expliquer le Minhag) qu’ici aussi, on ne s’intéressera pas à la réalité extérieure/factuelle (statistique) du danger, mais plutôt à la réalité du ressenti du danger par le voyageur ; s’il est cérébralement convaincu qu’il n’y a aucun danger dans l’avion et qu’il se sent en totale sécurité : pas de Brakha. Mais s’il est un peu inquiet et « espère que le vol se passera bien », il peut faire la Brakha.
C-à-d qu'on s'intéresse au ressenti et non aux statistiques.

On compare toujours avec la voiture pour dire qu'il y a plus de danger en voiture qu'en avion.
Mais c'est une vision en mode "statistiques", or la Brakha ne dépend pas des chiffres, ni du nombre de morts annuel.

On doit la faire après un passage dans le désert, la mer, la prison ou la maladie, car, le point commun entre eux, c'est qu'une fois embarqué dans l'aventure, il n'y a plus vraiment de possibilité de s'extraire du danger, même en faisant marche arrière, il sera toujours dans le désert (pour un moment), ou sur la mer (et pour les deux autres il n'a même pas la possibilité de faire marche arrière). C'est ça qui participe au sentiment d'insécurité. Celui qui est dans l'avion ne peut plus faire marche arrière, il est dans le ciel, au-dessus de l'océan, et si l'avion commence a montrer des signes de difficulté, il n'y a pas vraiment de solution.

Alors qu'en voiture, on a le sentiment de mieux dominer la situation, si la voiture donne des signes de faiblesses et tend à tomber en panne, on peut freiner, se garer. On peut s'extraire du danger (pas toujours, en effet, si un fou roulant à contre-sens lui rentre dedans, il n'aura pas toujours le temps de s'extraire du danger).

Du coup, ce n'est pas si absurde de faire Hagomel suite à l'avion, même s'il y a annuellement moins de morts en avion qu'en voiture.

Quant au Gomel post accouchement, les Ashkenazim n’ont pas cette habitude qui est Sfarade.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
On m’a indiqué que ce que j’ai écrit (concernant l’état d’esprit du passager, s’il se sent en sécurité ou non) l’était déjà par le Rav Greenblatt dans son Rivevot Ephraïm (I, §155).
https://hebrewbooks.org/pdfpager.aspx?req=1081&st=&pgnum=122&hilite=

Je croyais l'avoir déjà signalé ici (lorsqu'on me l'avait indiqué), je vois que non.
Maintenant, c'est fait.
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