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Le Mashiah peut-il etre une femme ?

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phar
Messages: 13
Bonjour Rav Wattenberg,

Ma question est dans le sujet.

Merci.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
Citation:
Le Mashiah peut-il etre une femme ?


Ah. Vous voulez faire de Ben David, Bat David.

Ça dépend ce que vous appelez « le Mashia’h ».

Si vous vous en tenez aux aspects halakhiques définis par le Rambam (et tous les Poskim) : non, car il est supposé être roi et mener des guerres contre les ennemis de « l’humanisme » (=ceux qui sont opposés aux 7 Mitsvot, autrement dit les terroristes et Cie), or d’après la halakha, une femme ne doit pas mener de guerre (du moins, elle ne doit pas prendre les armes -en raison de Lo Tilbash) et surtout, ne peut pas être « roi » (elle peut être reine bien entendu, mais pas remplir les fonctions attribuées au roi -comme la guerre par exemple).

Donc si elle a un époux roi et qu’il est Mashia’h, ça marche, mais si c’est elle « le roi », ça ne marche plus, enfin disons que le Mashia’h commencerait mal s’il s’agissait de transgresser ces halakhot !

Il ne s’agit pas d’un terrain halakhique dépendant d’une ma’hloket pour que l’on puisse imaginer qu’il y ait un changement de halakha possible en étant Possek comme une autre opinion, donc la seule option c’est la dérogation, qui est certes possible aux temps messianiques, mais qu’à titre temporaire.

Si le Mashia’h vient « changer » la Torah (de manière fixe), ça le rend inapte ipso facto, car la Torah (-toujours selon nos traditions) n’est pas supposée changer.
Bref, le rôle attribué au Mashia’h dans notre tradition, ne correspond pas à un personnage féminin.

Par contre pour les chrétiens et les juifs réformés et Cie qui admettent qu’on adapte la Torah en fonction des modes et envies de l’époque, oui, eux peuvent parfaitement imaginer un messie femme, c’est dans l’air du temps.

Voilà, je sais qu’il peut y avoir des rabbins « populistes » et démagogues qui cherchent à séduire les esprits « modernes » de l’époque contemporaine, ils vous diront assurément qu’aucune loi n’interdit au Mashia’h d’être une femme, ou encore, les plus futés d’entre eux ajouteront que de toute manière le Mashia’h pourra changer des Halakhot et donc pourquoi pas celle-ci ? C’est dans le vent, et ça permet de préserver la sensibilité des ayatollahs du féminisme.

Je préfère vous dire la vérité : le Mashia’h sera un homme. Désolé pour ceux que ça déstabilise.

Il faut comprendre que cela ne signifie aucunement qu’une femme ne pourrait pas atteindre le niveau de Tsidkout nécessaire pour remplir ce rôle, cela n’a rien à voir.

Une femme peut être Tsadeket autant qu’un homme et que le Mashia’h (mais elle ne sera pas le mashia’h pour autant), et elle peut aussi être plus Tsadeket que tous ses contemporains hommes et femmes confondus, sans pour autant être éligible au titre de Mashia’h (car la Tsidkout n'est pas le seul critère du Mashia'h).

De la même manière qu’une grande Tsadeket et une grande dirigeante dans l’âme ne pouvait pas remplir la fonction du roi.

Nous avons eu des Tsadkaniot prophétesses, Dvorah était prophétesse et même juge (ce qui signifie bien plus qu’un simple magistrat, le Shofet à cette époque était plus ou moins le Gadol Hador de notre époque).

Mais tout en étant « Gdolat hador » et Nevia et Tsadeket, elle aurait été inapte à être reine (remplissant le rôle de roi).

Le « poste » de Mashia’h n’est pas un « but à atteindre », ni une récompense au meilleur élève.
La majeure partie des juifs est disqualifiée d’office dans tous les cas, justement car il faut être éligible à la royauté et il n’y a pas que les femmes qui ne le sont pas. Il y a aussi tous les juifs qui ne sont pas descendants de David de père en fils.
Ça fait beaucoup, il ne reste plus grand monde.
On ne connait pas toujours son ascendance, mais ceux qui sont Cohen/Lévi sont donc inadmissibles.

Nous avons eu des prophètes qui étaient Cohanim, ils furent de grands Tsadikim, mais ils étaient inaptes à être Mashia’h.

En bref, le rôle du Mashia’h sera attribué à celui que D.ieu nous choisira et ce qu’on sait de son identité exclut que ce soit une femme (et je déplore qu'il y ait des gens qui aient tendance à y voir du machisme ou de la discrimination).
Sheelot
Messages: 1
Bonjour Rav,

Merci pour votre réponse.
Y a-t-il un autre interdit que lo tibash sur lequel reposerait le fait qu'une femme ne soit pas Mashiah ?

Lo tibash, comme vous l'avez détaillé lors de l'un de vos shiurim du confinement, est une notion qui dépend un peu du lieu et des pratiques majoritaires de l'époque (déjà ah dans les pays orientaux, type de kissouy acceptable...).
De nos jours, les femmes "vont à la guerre" et ce n'est pas un épiphénomène, donc est ce que cela peut être de nature à modifier le "lo tibash" correspondant ?
Si oui, quelles seraient les autres raisons pour lesquelles une femme ne pourrait pas être Mashiah, à part le "ben" dans "ben David" ?

Merci.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6335
A Sheelot :

Citation:
Merci pour votre réponse.
Y a-t-il un autre interdit que lo tibash sur lequel reposerait le fait qu'une femme ne soit pas Mashiah ?

Lo tibash, comme vous l'avez détaillé lors de l'un de vos shiurim du confinement, est une notion qui dépend un peu du lieu et des pratiques majoritaires de l'époque (déjà ah dans les pays orientaux, type de kissouy acceptable...).
De nos jours, les femmes "vont à la guerre" et ce n'est pas un épiphénomène, donc est ce que cela peut être de nature à modifier le "lo tibash" correspondant ?
Si oui, quelles seraient les autres raisons pour lesquelles une femme ne pourrait pas être Mashiah, à part le "ben" dans "ben David" ?


Relisez-moi, vous verrez qu’il y a aussi et surtout le problème du Melekh, qui est indépendant de Lo Tilbash.

Il s’agit d’une Halakha reçue, sous forme de Drasha dans le Sifrei, et rapportée dans la Halakha comme unanime par le Rambam (Hil. Melakhim §1, 5) אין מעמידין אשה במלכות, selon laquelle une femme ne doit pas remplir la fonction du Melekh.

De plus, même concernant « Lo Tilbash », voyez la Gmara Nazir (59a) et le Mefaresh (pseudo-Rashi) sur place, ainsi que ce qu’explique le Ein Eliahou (ad loc), desquels il ressort que l’interdit d’une femme de porter une arme serait indépendant de Lo Tibash et n’évoluerait donc pas en fonction des modes.

[Voir encore le Igrot Moshé (O’’H §75) qui établit une distinction entre un habit masculin et une arme [pour dire que même si le Ba’h énonce une distinction dans le Issour Lo Tilbash entre un habit porté pour faire joli ou s’il l’est pour une autre raison ou nécessité technique (dans ce cas c’est autorisé), ce distinguo ne s’appliquera pas aux armes], de telle sorte que les particularités de Lo Tilbash (comme dépendre des mœurs) ne s’appliqueront pas pour le port d’une arme -qui sera interdit systématiquement.]

Mais, comme dit plus haut, le problème majeur reste celui du Sifrei: אין מעמידין אשה במלכות .
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