Trop de questions entraînent forcément des réponses plus brèves.
Je vous cite:
Citation:
D'où viennent les Taamim (neumes) ? Est-ce une halakha léMoché Misinaï ou bien est-ce postérieur ?
C’est discuté.
Je dirais que les sigles et leurs noms sont postérieurs au Sinaï, mais pas ce qu’ils sous-entendent.
Ces airs de cantillation déterminent le sens des phrases et en cela, ils « datent » du Sinaï.
De nombreux kabbalistes veulent dire que leurs noms et même leurs sigles dateraient du Sinaï, ils s’y sentent contraints en raison de leur présence dans les enseignements du
Zohar, comme le Zakef Gadol
(Zohar I, 24a) ou la forme du Zarka
(Zohar III, 205b).
Le
Rav Shick indique dans son
Torah Shleima (III, daf 171a) qu’il apporte dans son livre plus de 200 preuves à l’ancienneté des Nekoudot et des Teamim. Voir la liste des références plus haut
(daf157b).
Mais ces preuves sont discutables.
Citation:
et que veulent dire leurs noms et leurs symboles ?
Les noms et symboles des Teamim ont un sens et renvoient à l’air qu’ils représentent.
Par exemple Darga signifie un escalier, des marches.
Tevir signifie cassé, on casse l’escalier. Etc.
Je vous laisse avec votre imagination pour mieux comprendre.
Et je souligne au passage que leurs noms étant en araméen, cela indique aussi leur nomination tardive.
Veday Lamévin.
Le
Gaon de Vilna a proposé quelques Remazim très sympathiques en se basant sur les noms des Teamim d’un passouk qui donnaient une phrase en araméen.
Citation:
J'avais lu une fois qu'il y a différents niveaux de lecture d'un texte : les lettres, les voyelles, les taamim et un quatrième ... Est-ce vrai que les taamim sont un des plus hauts niveaux ?
Non, c’est faux.
Les Teamim ne sont pas un plus haut niveau que les lettres elles-mêmes.
Mais je remarque que j’ai mal lu et vous écrivez qu’ils seraient « un des plus haut » (et pas forcément « le plus haut »).
Cela ne veut pas dire grand-chose lorsqu’il n’y a que si peu de candidats…
Quoi qu’il en soit, c’est le genre d’assertions qui n’ont ni valeur, ni teneur, ni sens, ni intérêt, ni compréhension unanime.
Bref, on peut tout dire avec ce type de phrases et on peut surtout s’égarer dans des considérations très éloignées de la ‘Hokhma et de ce que la Torah attend de nous.
Citation:
D'où viennent les différents airs de lecture et comment se fait-il qu'il y en ait plusieurs justement ?
Ces airs sont inspirés/influencés par les airs religieux des non-juifs des pays en question.
Les Teamim des pays du Maghreb, ainsi que les autres airs liturgiques propres à ces communautés, sont calqués sur des airs musulmans (et parfois simplement arabes).
Idem pour les airs ashkenazes en Europe (et surtout en Italie) qui sont inspirés (voire parfois copiés) des chrétiens. (Cf.
Shout Krakh Shel Romi §1)
(voir aussi -daf 4a- ce qu’il témoigne sur des rabbanim de Smyrne à ce sujet…)
Voir encore ce que j’ai écrit ici :
http://www.techouvot.com/alala-vp51024.html#51024
Citation:
Pourquoi certaines similitudes se retrouvent (par exemple on descend la voix pour le tévir, on oscille pour le zarka, on coupe pour le passek etc..) ?
Car ces Teamim ont une origine juive commune, avant que nos ancêtres ne se répandent dans tous ces pays d’Europe et d’Afrique.
Ces airs ont été influencés localement au cours des siècles, mais il y a une base, liée à leurs noms et leurs sigles
(même si leurs noms diffèrent parfois un peu entre safardim et ashkenazim).
Le Passek dont vous parlez est là pour « couper », d’où sont nom. Lifsok signifie trancher, comme ce que fait un possek, un décisionnaire qui tranche la Halakha. Un « passouk » (verset) est un morceau de texte « coupé », sectionné. Le Passek vient donc « couper » la lecture et c’est pourquoi il est représenté par un trait vertical qui sépare et tranche entre deux parties de la phrase.
Le sigle du Zarka aussi indique que la voix doit osciller, le Zarka se dandine et se tord comme un serpent (cf.
Zohar III, 205b).
Citation:
Enfin, la halakha dit que par exemple la lecture du Chéma doit être lue systématiquement avec les taamim. Plus généralement, j'avais entendu que cela concerne tout passage écrits avec des taamim. Pourquoi donc se permet-on par exemple de dire les tehilim (pessoukei dezimra et autres) sans chanter ? Est-ce différent pour le Houmach?
Veuillez poser cette question séparément, elle n’a rien à voir avec le fond du sujet.
[Il est important de ne pas regrouper les questions, d’une part on ne les retrouve plus ensuite et d’autre part ça décourage celui qui répond d’y répondre lorsqu’il voit la quantité de questions posées en un seul post.
En découpant et séparant les questions, ça permet de pouvoir y répondre une à une et nécessite moins de temps.]
Merci.